J'ai eu bien du mal à rédiger cette brève.

Il y a un tel festival d'images qui se bousculent dans mes pensées que je ne sais par quoi commencer. Encore ce matin, je me demandais si je n'avais pas rêvé. Il est de ces expériences que l'on souhaite dissimuler dans une case souvenirs et que l'on ne veut conter à quiconque. Non pas par crainte du jugement mais par pure envie d'avoir son espace, son moi, son intime. 

Hier soir, mon Maître m'a masqué les yeux, m'a lié et m'a laissé seule enfermée dans le noir. Je ne saurai dire combien de temps il s'est absenté. Ce fut toutefois suffisamment long pour que je m'assoupisse et soit réveillée par le mouvement de ses mains qui me libéraient de mes liens. Persuadée que nous étions seuls lui et moi, c'est avec un sursaut que me rendais compte que quelqu'un d'autre était désormais avec nous dans cette chambre.

 Ce soir là, mon Maître avait décelé en moi l'envie d'avoir une expérience avec plusieurs partenaires à la fois. Il savait sûrement que j'étais fin prête pour franchir ce cap. Mon Maître me connaît car je suis Sada, sa soumise.

C'est le coeur affolé, la chatte asséchée, la peur au ventre que je me suis allongée en distinguant tant bien que mal deux silhouettes. Ce n'est qu'en suçant mon Maître que j'ai pu me détendre. Je ne le savais pas jusqu'à hier soir mais... sucer la queue de mon Maître est une puissante source d'apaisement.

Apaisée, je n'ai pris 3 secondes pour me promettre de tirer le maximum de plaisir lors de cette expérience, de me soumettre entièrement afin de faire plaisir à mon Maître, et d'être agréable avec cette personne.

C'était une femme.

A défaut d'avoir la possibilité de voir, j'ai usé de mes mains afin de savoir si c'était un homme ou une femme. C'était une femme. En l'espace d'un instant cela m'a bien plus effrayé. Persuadée, à tort, que je me sentirais mieux avec un autre homme dans la pièce. C'était une femme avec ces cheveux courts que mon Maître affectionne. Ce bassin, ces fesses généreuses que tout homme aimerait tenir et pénétrer sans modération.

L'initiative entreprise par mon Maître m'excitait. La curiosité liée au fait d'avoir un rapport sexuel avec une femme en présence de mon Maître m'excitait encore plus au point de m'oublier, d'oublier mes interdits, mon éducation...

Une Sada peut cacher une autre

J'ai embrassé cette femme au point d'en éprouver du plaisir. Si j'ai été surprise de le faire, je suis certaine que mon Maître l'était encore plus. Sa Sada était une autre lors de cette soirée. Une Sada qui caressait les seins d'une autre femme. Une Sada qui léchait le sexe d'une femme au point de chercher à faire plaisir à cette étrangère. Une Sada qui prenait plaisir à chevaucher une femme. Une Sada qui mouillait terriblement une fois son clitoris au contact du sexe de cette femme. Une Sada qui n'hésitait pas à encourager son homme, son Maître à prendre du plaisir avec une autre. Une Sada qui s'adonnait au voyeurisme en regardant avec plaisir son Maître prendre cette autre. Une Sada câline avec cette femme. Une Sada impressionnée par les performances de son Maître. Une Sada affamée de sexe. Une Sada qui s'est amusée au point d'avoir envie de réitérer l'expérience. J'étais toutes ces Sada à la fois.

Pourtant, je suis une seule et même personne : je suis Sada, la soumise de mon Maître.